Il avance encore
Toujours en fait
Il avance si bien
Il n'a pas flanché
Cela ne l'a même pas effleuré
Elle n'avance pas, Elle
Elle est une fille qui erre
Elle est une fille inerte
Cela n'a pour lui aucune importance
Puisque il avance
Et comme il avance
Il ne se retourne pas
Et ne pense qu'à la chose vers laquelle il va
Cela va de soi
Pas de signe
Pas d'au revoir
Et filer droit
Elle
Elle a arrêté d'agiter les bras
C'est épuisant
Et de toute façon
Il ne se retourne pas
Alors qu' Elle
Tourne
Repasse
Ressasse
Et tourner en rond
Ça donne le tournis
Se retourner
Se souvenir
Ça rend mélancolique
Elle regarde l'horizon
Cela lui semble si loin
C'est loin l'horizon quand on piétine
Et puisque c'est Elle qui l'écrit
Ce roman
C'est un roman qui n'avance pas
Un roman sans intrigue
Autant arrêter tout de suite
Un roman de l'errance
Une nonchalance
Je est un autre, écrivait Rimbaud
Il et Elle sont deux autres, bien entendu
11 commentaires:
Je crois bien que ce poeme est mon préféré jusqu'à présent :)
peut être qu'a force d'avancer, il fera le tour et elle le recroisera à nouveau même si elle piétine ?
très très joli :)
je sais qu'elle a bien envie d'y retourner, même s'il ne se retourne pas !
belle observation...
Ah mais on ne peut pas toujours avancer. Il finira bien par trébucher, et par se reposer sur un rocher pour l'attendre. Elle ou elle ou une autre. On n'avance pas toujours, sauf quelques fous mais ils sont malheureux finalement. L'attente, la pause, c'est bon pour la santé, aussi.
en es-tu bien sûre qu'ils sont tous des autres?
si touchant, évidemment
Le rythme de l'un n'est pas toujours le rythme de l'autre, mais il faut tourner, ressasser, repasser pour pouvoir à nouveau avancer, ok c'est peut-être un peu plus féminin ;) Tes mots sont magnifique, ça m'a beaucoup touché. Belle semaine à toi...
Papillon doit changer d'air,
ou pour mieux voler peut être changer d'ailes
bises
Papillonner c'est avancer, même si l'air autour n'a pas l'air de bouger beaucoup.
Rester sur place, le croire, c'est un leurre. Même l'immobile avance, alors Papillon, va...et je te donne un coup de souffle, tu le sens? ffffff
Papillon, tu avances, mais tu ne le vois pas... dans tes ailes qui balancent les mots comme on respire, je ne vois aucune nonchalance, non... mais ton existence.
Et j'aime ça !
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