A l'ombre des embouteillages
Une bande d'herbe
Vous étiez là
Pas de commodité ni de confort moderne
Juste le luxe d'être ensemble
Vous aviez ramassé porté transporté
Coupé clouté attaché consolidé
Les planches les tôles les bouts de bois les tiges d'acier
Vous aviez imaginé bâti construit fabriqué
Une série une suite de cabanes en rangée
Vous aviez glané récupéré inventé
Une chaise une casserole un matelas un escalier
Et vous aviez égayé l'ensemble de tissus colorés
De bambins nus pieds
De guitares de bijoux de vases dorés
Et moi je passais le matin et je jetais un oeil
Je trouvais cet ensemble cette ligne belle courageuse émouvante
Une oeuvre d'art que personne ne prenait le temps de voir
Et il y avait votre désoeuvrement
La boue les flaques les jours de pluies parfois le vent
Tous ces enfants que l'on n'attendait pas sur les bancs
De quoi faire réfléchir un bon moment
Et ce matin
Un choc
Vous n'y étiez plus
Les bennes étaient remplies des bouts de votre vie
Les tractopelles avaient fait leur travail
Leur bras de fer avait anéanti le vôtre
Un choc
Le terrain vide immobile
La terre battue
Le silence du moment me serre la gorge
Vous avez fui sûrement
Je ne sais où dans quel trou
C'est l'été
Sur le périph c'est bondé
Les parisiens partent en vacances
13 commentaires:
j'ai entendu de ce campement détruit, il y a des vies ignorées puis balayées...surtout quand elles ne sont pas carrées ! écoeurée !
*parler
çà me désole ces destructions pour faire plazce nette, rendre plus beau ... mettre un amas de béton à la place? Et les gens, on y pense?
triste
oui les vies pas carrées n'ont pas de place dans la cité... ces vies en accordéon qui ne tournent pas rond dans le ronron ambiant.
ça fait tache dans le décor, ça oblige à penser.
Encore un peu de crème solaire ?
Et de ton regard tu les as un peu accompagnés. Refaire et refaire des bouts éparpillés.
La vie ? T'es tu demandée
Juste, proche, à côté, bas côtés.
Ils ne te liront sûrement jamais, c'est dommage. Ton regard sur eux est touchant, et puis ça fait une personne au moins qui les a regardés, avant qu'ils ne disparaissent, chassés pour qu'on fasse place neuve... C'est bien triste tout ça.
bouter !
chercher l'erreur . . .
tendre la main
tordre le cœur
vomir
test
L'écœurement n'est pas la bonne solution à ce coup de Karcher. A qui profite le crime ?
Dans ce genre de nettoyage, les "décideurs" ne verront jamais le regard d'un enfant de près, vivre ce drame. Ils ont leurs valeurs, leurs raisons, leur paravent de lois, leurs amis à satisfaire et leurs vacances assurées au soleil.Le scandale, c'est que ce genre d'actions se pérennise sans vraiment faire la "une" des médias, il est vrai, occupé par les "affaires " des grands de ce monde.
Roger
Des lignes noires pour dessiner une casserole esseulée, des lignes sombres pour écrire la désolation de ce terrain abominablement "abandonné". Touchant et fort témoignage d'un Papillon déboussolé.
Très touchant témoignage de ce qui se passe chaque jour tout près de chez nous et donc nous n'avons pas (ou ne voulons pas avoir) conscience ! Merci pour ces si jolis mots !
essayer, râter, recommencer, rien n'y fait, un petit mot comme ci pour dire comme ça que j'aimerais joue rd' un accordéon… d'un des vôtres
clmussou@gmail.com
Enregistrer un commentaire