Une dernière danse avant les vacances
Un petit moment d'errance un besoin de nonchalance
Je me coule dans ma robe grise
Tu me dis que je suis jolie
Ha ? Tu me regardes ?
Je souris
Je me glisse dans la nuit
L'air est doux
Mes nouvelles chaussures scintillent
J'aime compter les lumières de Paris
Je pense à cette histoire
Toujours
Qui me tourmente
Je vais l'écrire
Je regarde cette fille qui file à vélo
Tous ces gens sur le parvis
Cet homme qui chante, seul, devant une affiche
Les verres qui s'entassent sur les tables des terrasses
Ce spectacle qui me ravit
Cette danseuse magnifique
Et puis
Minuit
Je pousse la porte
Le rideau se soulève
Le bal est encore timide
Cet air de tango m'apaise
Je t'aperçois
Tu viens
Tu me prends la main
Oui dansons cela me fait tellement de bien
Ta main dans mon dos nu
Soudain tu ne sais plus très bien
Mais tu t'habitues
Et nos pieds se répondent
Nos têtes se retrouvent
Nos corps désormais s'épousent
Un deux trois quatre
Dix quinze vingt tangos dans tes bras
J'aurais bien essayé avec cet autre danseur-là
Une autre fois
Je me sens souvent maladroite
Si je ne danse pas avec toi
Et pourtant là tu vois je tourne je tourne je tourne
Je résume je fais vite je danse
La prochaine fois j'écrirai un roman
Et mes chaussures brillent jusqu'au creux de la nuit
Alors je rentre j'ai vieilli
La petite rue est déserte
Les gens sont endormis
Je claque doucement ma portière
Je te dépose puis je glisse toujours le même disque
La musique est très forte
Et je roule vite sur le périphérique fluide
Mélancolique et ailleurs
J'oscille entre tristesse et bonheur