Il fait froid
Le Sacré Coeur se confond avec le blanc du ciel
Il y a le silence de l'hiver
Une grande gamme de gris autour d'eux
Les gris de Paris
Comme dans un décor de cinéma
Un dessin de Tardi
Un croquis à l'aquarelle
Les pavés arrondis
L'anthracite
L'asphalte
La pierre de taille
L'ardoise
L'écorce nue
Le fer forgé
Les pigeons égarés
Noir gris taupe nuage
Mélangés
Joli dégradé
Ils sont seuls
Tout en haut
Derrière
Derrière ce sacré coeur
Montmartre est vide
Sa main sur le muret sent la chaleur d'une autre l'effleurer
Elle sourit
Ils reprennent leur marche
Descendent remontent
Les petites rues
Les escaliers
Dans un sens
Puis dans l'autre
Ils parlent
Lui surtout
Surpris qu'il est
Comme elle
Par son désir
De se découvrir
D'être ensemble
Ils se regardent
Ils se sourient
Tiens
Il ose
Un baiser
Oui
Comme ça
Par-dessus la rambarde
Pourquoi pas
Il continue de parler
Ils continuent d'avancer
Ses joues à elle ont rosi
Mais rien ne s'est passé
C'est presque une petite danse
De sautiller
Heureux
Dans les escaliers
Et il ose encore
Un deuxième baiser
Et puisque c'est bon
Allons jusqu'à trois
Et après
On ne sait plus compter
Alors
Maintenant
Leurs doigts se rencontrent
A peine d'abord
Puis un peu plus
Leurs mains se cherchent
Se rassurent
Ils se déclarent amants secrets
Et dévalent les pentes leurs sourires enlacés
Leur jeunesse en bandoulière
Leurs regards émerveillés
Il lui dit
Tu devrais mettre du rouge sur tes lèvres
Comme les actrices hollywoodiennes
Il a raison
Au fond
Oui
La vie
C'est du cinéma aussi
Surtout à Montmartre
Quand le ciel devient gris
D'ailleurs bientôt les premières gouttes
Il faut rejoindre le métro
Traverser le pont Caulaincourt en courant
Le cimetière dessous, c'est envoûtant
Ses cheveux à elle dégoulinent sur son rire
Quel bonheur de s'embrasser sous la pluie !
Texte inspiré par la question de Miss Suprbo
Et, bien sûr, Montmartre m'évoque encore bien d'autres choses....
21 commentaires:
Montmartre est quartier où l'on peut traîner des pieds comme on éparpille nos rêves ! Il est envoûtant ce quartier :) Ton texte me fait penser à Amélie poulain :) j'aime le gris de de Paris , çà renforce la joliesse de la ville.
On dirait bien que c'est un quartier magique qui inspire les gens qui dessinent, écrivent, écrivent bien, s'expriment peu ou pas du tout ... tout ceci est touchant et attendrissant... venez tous, venez toutes parler de Montmartre du côté de Suprbo !
jz crois que *Evoquer* est mon nouveau préféré.
oh... comme d'habitude mais en mieux.
et que vois-je??? de la couleur chez le papillon?...
très très joli billet.
xxx
j'aime beaucoup et je fais écho à Lollipop, de mieux en mieux...
Tu es en forme !
oooh quelle jolie parcelle de vie, une touche de bonheur dans un ciel tout gris!
Par un passage chez la sorcière de cailloux-land, je découvre votre blog; un moment en suspend, le temps de vous lire. Conquise par cette poésie je mets votre lien sur le mien (si ça ne vous dérange pas).
Douceurs sous un ciel gris, Paris me manque...
j'ai reconnu les lieux dans tes mots, les sentiments dans tes images, les gris sous ton pinceaux...merci encore !
Très jolie cette évocation qui m'évoque à moi aussi de jolis souvenirs.
J'avais hâte de lire ce joli souvenir... Merci.
J'adore ...
oh que j'aime ...! Samantha
Soupir...
De bonheur...
re-soupir...
Ah..Parisssss...
C'est beau ce camaïeu de gris . Et juste le pinceau, quelle force.
c' est beau...
Merci mon joli papillon, un jour quand je viendrais à Paris, nous irons boire une thé et croquer un biscuit, butte Montmartre ...
waouhhhh...que c'est beau...
cela me rappelle les années où nous habitions dans le petit passage juste à côté du Moulin Rouge ...
Un nombre porte-bonheur, un nombre du Sud, un nombre surprise pour petites souris grises, treize, treize à la douzaine entre les cailloux et il faut une attention de papillon pour voir ce petit bonheur là.
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