C'est parce que
Vous voyez
C'est comme un enchevêtrement
Un enchevêtrement de rien
Des petits riens qui passent
Qui se croisent s'empilent s'entassent
Qui s'oublient même
Ces petits riens
Du vide
Au fond
Et des petits riens qui passent
Ce carton plein de pommes fripées
Abandonné sur le trottoir
Si jolies ces pommes entassées
Leur jaune
Leur ocre
Leur or
Leur image
Et puis
Le cordonnier
(Flatteur mais bon)
Qui me dit
Je me souviens de votre joli visage
Oh ? Eh bien cordonnier
Vous êtes gentil
Je reviendrai faire rapiécer mes souliers
Un jour de pluie
Et puis
Dans la cabine téléphonique
Les couvertures entassées jusqu'à la moitié
Du rose du marron du blanc du jaune
Qui a fait son nid ici ?
On pourrait presque penser qu'il est douillet
Et puis
Dit-elle
Se mettre dans la bonne position
Et attendre le vent
Bon
Bon
J'attends
Je soulève un peu les bras
Je regarde loin devant
Mais rien encore
Pour l'instant
Il pleut tiens
Et puis
Sa petite main dans la mienne
C'est bon sa petite main dans la mienne
On dégringole
La Contrescarpe
Une petite rue sur le côté
Personne
Le pavé est luisant une jolie cour me fait tourner la tête
Un inconnu
Qui remonte lui
Me sourit
Un inconnu
Bonjour
Me salue
Oh c'est bizarre
Un inconnu qui salue une maman
Mais c'est bien aussi quand on est une maman
Qu'un inconnu vous salue
Ta petite main dans la mienne
On dégringole plus vite et c'est gai
Et puis
Un tango
Le cavalier me demande
Tu fais quoi sinon
Beurk
Cette question
Eh bien
Haussement d'épaules une petite moue les sourcils qui s'envolent
Je papillonne
Et toi ?
J'enseigne la rhétorique de la critique
Ha
Dansons plutôt
Je ne suis pas sûre de comprendre
Et du coup je m'emmêle les pinceaux
Alors
L'abandonner
Rester assise
Ne plus regarder la piste
Sous la lumière tamisée un peu jaune
La peau semble douce
Les ongles vernis rouges paraissent orangés
Les regarder
Penser au Mépris
Tu les aimes mes pieds ?
Rêver
Se faire son cinéma
Toute seule
Avant d'atterrir
Penser aussi au dernier papillonnage
*Se dissiper*
Se dire qu'on aurait dû écrire :
Un sentiment qui s'évapore
Ou
Une sensation qui s'évapore
Ç'aurait été plus précis
Tant pis
Et puis
Voilà
Rien en fait
C'est pour ça que c'est un peu long
15 commentaires:
je voulais lire un dernier texte avant de laisser se reposer mon corps et s'envoler mon esprit, je suis tellement contente que ce soit le tien !
maison à tuiles de pommes ou cartons de pommes à double fond...
J'adore !
C'est si doux de se laisser aller comme ça!
Merci...
ah...que du bonheur....
certains blablas sont plus précieux que d'autres
celui-ci fait partie des plus que très précieux
(et que dire du petit cadeau...)
Incroyable ! Je suis très troublée...
j'ai cru un court instant qu'il fallait prendre un rdv chez l'ophtalmo
la vieillerie arrivant !!!!
mais non
que de la finesse tout simplement !
bravo
C'est beau !
Mais quelle idée d'étudier la rhétorique de la critique!
Et après tout cela, je prends une pomme, deux pommes, trois pommes, je les caramélise avant de tomber dedans ( les pommes ), je partage les mots en tranches diverses et variées. Puis je déguste, pomme d'amour, et puis il ne restera plus que le goût sucré... mais comme c'est exquis, pomme d'Adam dans les dents ! hihi: et "Pom Pom Pom" font les mots du Papillon, un peu comme des battements du coeur on dirait ?! C'est chouette.
Les deux mon capitaine....
et ton histoire m'évoque cet air là
http://www.deezer.com/fr/#music/result/all/ces%20petits%20riens
Sous le charme de ta rhétorique ♥ tique, tique
olala papillon...
j'adore quand c'est long.
Ohlala petit papillon,
si tu savais,
l'effet que ça fait,
de te lire,
de découvrir...
Quel plaisir !
Pfffffiou....
Si tu savais...
C'est beau, très beau.
C'est du grand papillon ! Merci.
J'ai un peu pensé à Gainsbourg. C'est à cause des petits riens bien sûr, qui sont tant de choses.
Le Papillon
En s'envolant
un coup de vent
tellement léger
que seuls les mots
peuvent danser...
Merveilleux! merci...
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