Alors on les retrouve au fond d'un placard
Les chaussons
Ils sont noirs
On trouve un vieux collant aussi
Et puis la tunique
Le petit sac est vichy rouge
Le manteau jaune
Une folie
Je traverse la place de la Nation et déjà mon pas s'allège
Je trottine
Il y a combien de temps que je n'ai pas pris de café sur un zinc ?
Je n'en buvais plus
J'ai peur pour mes nuits
Je prends un café sur ce zinc
Dans ce bar
A l'angle de la rue
J'observe la vitre fleurie
Les tables qui se vident
Les tasses abandonnées
Mon reflet jaune dans le miroir au loin
Je monte
L'escalier est en bois
Il y a du rouge et des airs de piano
L'odeur
Je reconnais l'odeur
Ma main sur la barre
Il y a si longtemps
Le bois poli par tant de mains posées
La jambe qui s'allonge
Le pied qui se tend
Quel plaisir, le premier port de bras
Quel plaisir de se sentir danser jusqu'au cou
Jusqu'au regard
Jusqu'au bout des doigts
Et tout ce vocabulaire oublié qui refait surface :
Plié, dégagé, petits battements sur le coup de pied, relevé, développé, sissonne, cabriole, pirouette, assemblé, grand jeté, glissade, saut de chat, pas de bourrée, temps de valse, failli, rond de jambe, temps lié, arabesque, ballonné, fouetté....
Retrouver la mémoire, les mécanismes oubliés, patauger un peu, mais s'élancer !
J'ai 16 ans...
Faut-il préciser que le titre fait référence au dernier film de Noémie Lvovsky ?
Et puis..... merci.