Parfois je me déteste
Souvent même
Mais ce n'est pas le propos.
Souvent il m'agace
Non, parfois
Mais ce n'est pas non plus le propos.
Je me suis mangé un doigt
A force de douter sûrement
A force de bouder peut-être
A force de m'inquiéter assurément
Mais ce n'est pas le propos encore.
Je m'étonne de cette confiance qu'elle m'accorde
De cette chance qu'elle m'offre
De mon calme apparent
Alors que s'agitent en moi les fleurettes
Les ronds les oiseaux les mouchoirs les petits mots
Où ?
Ici.
Comment ?
Les fleurs, à gauche
Les ronds, à droite
Ou plutôt des oiseaux ?
Non.
Des maisonnettes ?
Je crois que oui
Mais ce n'est pas assorti
Et tellement naïf
Mais je suis naïve je ne peux pas faire autrement
Et cette confiance qu'elle m'accorde
C'est étonnant
Et rassurant
Et puis
Misère
Quarante cartons à remplir
Et cette montagne à trier
Comment se concentrer
Je m'éparpille
Les fleurettes ? Oui.
Les ronds ? Non. Si.
Les oiseaux ? Peut-être.
Et le petit chat va mourir
Mais il faut que je tienne
Je ne comprends rien aux virus
J'ai mauvais caractère
Leurs querelles m'inquiètent
Me nouent même
Mais ce n'est pas le propos
Lui je l'ai oublié
Ce propos qui me turlupinait
Ah oui, c'est ça
Tant de choses me turlupinent
L'une pousse l'autre elles se succèdent les choses c'est la cacophonie
La silencieuse cacophonie de mon esprit.
Souvent, aussi, je suis trop gentille
Une sorte de poire.
Souvent, encore, je m'en veux de râler
Mais je continue
Tous les soirs un peu plus
Et je boude en pointillé
Ça me laisse le temps de cogiter
Pourquoi ce virus maintenant ?
Le petit chat
Je n'y crois pas.
Les fleurettes ? Oui.
Les ronds, je ne sais pas.
Et elle qui me dit que j'ai des chaussures de sirènes
J'aimerais bien, tiens, être une sirène
Mais les sirènes n'ont pas de chaussures ?
Il était si beau...
Et cette confiance
C'est merveilleux.
Mais comment être à la hauteur ?
Je sais.... Mon échelle !