20/03/2013
*Cartonner*
Pardon
J'étais coincée sous des cartons
Un tas une montagne un ciel une enclume
Mais j'ai fini par sortir quand même
Lundi
Une fuite
Je ne connaissais personne
La salle de cinéma était pleine
Une avant-première
Pleine de gens
De filles jeunes
De filles jolies
De filles dans le vent
Un peu
Le vent que j'aime
De filles aux cheveux longs aux lèvres rouges aux manteaux à la mode
Aux projets ambitieux
Des filles qui avancent qui y croient sûrement qui sont dans la vie
Des garçons aussi
Des hommes même
Un boucher aussi
Celui de sa Mélodie
Et moi
Au milieu du rang
Défaite
Quinze jours dans la poussière
Je n'ai plus le temps pour rien
Juste le rouge à lèvres appliqué d'un geste rapide dans l'ascenseur
Le reste
Un peu dévasté
Alors forcément déjà je sens que je décline
Les pensées négatives me rabougrissent dans mon fauteuil
Je ne me sens jamais assez ci assez ça
Et quel sens cela a t-il de l'écrire et de s'étaler comme ça
Bref
Et puis
Toujours
Quand je vois un projet comme celui-là
Abouti
Touchant
Si sincère
Transportant
Avec une si jolie intelligente jeune et belle personne pour le penser et le réussir
Eh bien je ne me sens pas grand-chose mais je me sens pleine d'envies et je pense à tous ces mots dans mes cartons à ce film que je n'ai pas réussi à ce livre que je suis en train de lire et dont les images sont tellement cinématographiques à ce texte que j'aurais voulu vous dire à ce temps qui passe et qui est passé bien trop vite à ces gouffres à ces plaies à ces failles à ces déchirures à cette énergie que j'étouffe quel gâchis à ces doutes encombrants à cet élan sur le pont à ces petites histoires de rien à ce banc toujours vide à la nuque de ce garçon il y a vingt dans un amphi à leurs petites mains qui ont grandi dans la mienne à
Je n'ai pas osé me présenter à elle à quoi bon la féliciter elle est si entourée elle saura très bien continuer sans moi on ne se connaît pas ça vaut mieux je ne suis pas à leur hauteur je sors dans la nuit j'attends le bus j'ai froid mais pas trop et le jardin du Luxembourg sent bon il a plu et l'asphalte est luisant j'aime ça il a plu et mes pas font un bruit un peu moins sec c'est mieux il a plu et je prends plaisir à réécrire un peu après toute cette poussière dans mes cheveux c'est comme ça je n'ai pas envie de mettre de point
Il faut que je me reprenne en main je vais commencer par mes pieds tiens
J'ai besoin de quelqu'un que je connais pas
J'ai besoin de quelqu'un qui n'a pas besoin de moi
Parfois sortir ça fait du bien et du mal en même temps c'est comme ça
Si tu savais mes rêves.... rien
Si tu savais mes cris.... rien
Si tu savais mon cœur....... rien
Je vais laisser les derniers cartons entassés dans un coin et me remettre au travail quel temps perdu mon dieu quel temps de chien je n'aime pas ce vent qui me glace les jambes je ne comprends pas il paraît que c'est le printemps aujourd'hui pourquoi fait-il si froid ?
(Les mots en italiques sont ceux de Daniel Darc, un petit hommage.)
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
16 commentaires:
Anh S., j'aime beaucoup, non j'aime énormément ce texte, j'aime tes mots qui s'enchaînent et ces phrases qui n'ont pas de point.
D'aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours aimé et j'aimerais toujours les gens qui doutent. Je fais ce choix, je les préfère aux vaniteux, à ceux qui y croient.
Un papillon est toujours magnifique, il a un pouvoir que personne d'autre ne posséde. Il né et se transforme à jamais !!!
Le papillon est unique comme toi !!!
Bisous
Nadia
Merci pour tes mots ce matin,une invitation à méditer,mais j'espère vraiment et sincèrement que tu ne doutes pas de ton talent.
Amicalement,
Manon
Voilà.
c'est dit.
c'est ce qu'il faut.
Bravo.
J'aime aussi beaucoup ce que tu nous dit là.
J'adore te lire...
un texte si touchant, je te vois avec ton rouge aux lèvres, au milieu de tes cartons et un air plein d'espoir.
J'aime retrouver tes mots.
Belle soirée.
Oh la la, je suis toute touchée par ces mots là.
Merci pour ce beau cadeau*
Comme on attendait le retour des textes du Papillon ! Quel bonheur ! On a tous besoin d'inspiration. Vous êtes la nôtre !
Très joli texte ! Tout aussi touchant qu'un bon roman, un bon film...
C'est fou comme ceux et celles qui ont de l'or au bout des doigts, dans les mains,dans la tête doutent toujours, c'est fou ce que j'aime ça cette fragilité qui rend cet or encore plus étincelant.
C'est troublant ce doute permanent qui t'habite...
En regardant tes dessins, en lisant tes mots, sais-tu que d'autres peut-être peuvent avoir des sentiments semblables aux tiens..... ????? D'où vient cette impression de ne pas exister au milieu des autres? Je connais les sensations que tu décris ici et je sais combien les mots des autres ne peuvent rassurer. J'ai trouvé (enfin) le début du fil pour démêler le noeud et pour faire place à autre chose. Je te souhaite de même petit papillon.
J'aime, j'aime , j'aime tes mots qui disent aussi mes maux.
Quel était donc ce film ?
Le doute S. est peut-être le passage obligé des poètes, des rêveurs...et d'une sensibilité à fleur de peau.
Et tes textes toujours pleins d'émotions..
à bientôt
Marilyne
j'ai hésité à laisser un commentaire, pensant exactement ce que tu as écris :"Je n'ai pas osé me présenter à elle à quoi bon la féliciter elle est si entourée elle saura très bien continuer sans moi on ne se connaît pas ça vaut mieux je ne suis pas à leur hauteur".
On se sent tous "pas à la hauteur" de quelqu'un...
J'aime tes mots, ils sont si semblables à ceux que j'ai dans la tête, et que je ne suis pas fichue d'exprimer, alors merci !
Enregistrer un commentaire