06/09/2013
*Mépriser*
Tu vois mes pieds dans la glace ?
Tu les trouves jolis ?
Je n'arrive pas à dormir
Alors je me fais mon cinéma
Je rêve à des promenades à des reflets à l'aube d'un baiser
Je bois un verre d'eau
Je guette le premier métro
J'en ai écrit des choses dans ma tête cette nuit
J'en ai écrit des lignes et des lignes en me retournant, nue, sous le drap léger
J'en ai échafaudé des scénarios des quiproquos des mélos
J'en ai additionné des négations des suspicions des sanglots longs
La nuit je ne mens pas mais je ne dors plus
Je ferais mieux de mentir et de dormir
Car les jours des nuits sans sommeil je me sens si vieille après
Ha ? Tu sais, j'ai cassé ma bague
C'est dommage
J'ai envie de l'avoir encore
Mais je me demande pourquoi j'ai acheté cette robe que je ne mettrai jamais
Encore une robe très belle mais si sage
Je ne suis ni rock'n'roll ni sexy c'est comme ça
Et puis tu sais aussi j'ai vu Jeune et Jolie de Ozon quand tu n'étais pas là
Tant de beauté me rend triste
Je suis rentrée très triste
Et pour me faire plus mal encore j'ai relu des mots qui m'ont fait pleurer
Et ce film m'a fait repenser à un garçon magnifique que je croisais à la fac quand j'avais 20 ans, un garçon magnifique, très jeune, intelligent, qui se prostituait avec désinvolture sur les boulevards extérieurs
Je trouvais ça incroyable
Des hommes si vieux et un garçon si jeune si beau qui se glissait dans leur voiture
J'aimerais tellement être jeune et jolie et me dire que tout est possible encore
Courir les rues parisiennes et ne plus penser qu'il est trop tard
Oser ne plus attendre
Oser enfin
Mais il est si tard déjà
Et plus rien n'est possible
Déambuler peut-être
Déambuler toujours
Je peux déambuler encore, hein ?
C'est possible, ça, oui
Mais déambuler jusqu'au petit matin ça rend mélancolique aussi
Je peux sentir ta main
Oui
Je veux sentir ta main
Mais avancer, hum... avancer, je ne sais pas
Je ne sais pas avancer
Tu t'endors ?
Tu ne m'écoutes plus ?
Tu t'endors...
Tu t'es endormi
Et ma bouche ?
Presque le même ici.
Et c'est incroyable, alors que je publie ce billet, Piccoli est à la radio et on lui passe cet extrait du Mépris.... Il est des coïncidences parfois.
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5 commentaires:
Je les trouve très beaux ces mots ! (et le Mépris quel film !!)
Il n'est pas trop tard pour déambuler sur le fil tendu de tes reves. Coquelicot funambule, tu restes la plus belle des Camille.
PP
merci pour ton petit mot, j'ai installé tes petits accordéons de mots sur des étagères de notre nouvelle maison et on peut les parcourir à chaque fois que l'on prend les escaliers ...
je n'insomnise plus, mais je méprise toujours autant et pleure toujours autant ... c'est long, qu'est ce que c'est long à passer ...
J'ai parfois, depuis quelques temps ces étranges inquiétudes .. Je t'embrasse bien fort mon papillon !
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