La névrosée de l'amour que je suis dessine un peu partout des petits cœurs noirs.
La névrosée de l'amour que je suis relit Le Ravissement de Lol V. Stein et s'en remplit.
La névrosée de l'amour que je suis se prend pour une héroïne de Duras en longeant la Seine et ses remous inspirants, ça allège, c'est étonnant.
S'enamourer, c'est un peu s'envelopper, se rouler dans, se couvrir, s'inonder, se réchauffer, se rassurer... d'amour, non ?
Et puis, à la page 130 :
"Encore une fois je crois que je pourrai m'arrêter là, m'en tenir là, l'avoir sous les yeux, simplement.
Sa vue seule m'effondre. Elle ne réclame aucune parole et elle pourrait supporter un silence indéfini. .../... Je me tais. Je dis :
- Je n'ai jamais attendu autant ce jour où il ne se passera rien."*
Les histoires où il ne se passe rien sont tristes parfois, mais sont belles aussi.
Souvent, dans les histoires que j'écris, il ne se passe rien. Mais rien, c'est un peu tellement.
Mon coeur.
*Le Ravissement de Lol V. Stein, M.Duras. (Magnifique.)