Je pense souvent à cette appréciation qu'avait notée sur mon devoir un professeur de littérature.
J'avais choisi de travailler sur "L'apparence dans La Princesse de Clèves". (Déjà très préoccupée par le sujet.)
Il avait noté donc :
"C'est assez bien écrit. Avec une tendance à l'afféterie."
Je ne savais pas ce que voulait dire "afféterie". (En plus, j'avais peu de vocabulaire.)
J'ai cherché.
Afféterie : Abus du gracieux, du maniéré dans l'attitude ou le langage, m'a expliqué Robert.
Ha, d'accord.
Bon, d'accord.
J'abuse. D'accord. Du gracieux. Ha ? Et pourtant. Tellement désabusée il me semble.
En recherchant l'appréciation, j'ai retrouvé d'autres devoirs :
"Le corps comme pouvoir d'affecter et pouvoir d'être affecté. A partir, au travers et au-delà de Mauvais Sang, de Léos Carax." (Je n'ai pas retrouvé l'appréciation. Je n'étais pas très assidue, je ne suis peut-être pas allée chercher ma note. Mais je me retrouve bien encore dans le choix de mon sujet.)
"Art et Pathologie. Paraître normale ou anormale." (Et là, en haut des vingt lignes de mon devoir bâclé, dont j'arrive à peine à déchiffrer la fin, il y a écrit en rouge : A - émouvant. J'y évoque ma solitude et mon silence parmi les étudiants nombreux et bavards.)
Il y a aussi un devoir sur un texte de Beckett. J'ai commencé par cette citation tirée de son livre Textes pour rien :
".... je les confonds, mots et larmes, mes mots sont mes larmes, mes yeux ma bouche."
Rien a changé. Il me faut relire ce livre. Cela s'impose.
Je ne sais pas pourquoi je vous écris ça.
Peut-être parce que je ne peux pas tout écrire ici et que j'ai pensé à ça aujourd'hui.
Peut-être parce que j'en ai tellement entendu et que, finalement, rien.
Peut-être parce que je ne trouverai jamais ma place et que je le sentais très fort à l'époque de ces devoirs-là.
Peut-être parce que les larmes, c'est silencieux.
Peut-être parce que je préfère m'effacer.
Peut-être parce que je préfère le sacrifice à la bataille.
Peut-être parce que je me laisse facilement aller à l'abandon.
Peut-être parce que j'aime les corps affectés.
Peut-être parce que je me sens en retrait.
Peut-être parce que je n'écoute que des chansons tristes.
Peut-être parce le zinc du bar aujourd'hui était en bois vernis et que j'ai écrit sur mon carnet : "Je dois dire. Mais je ne sais pas. Dire."
Peut-être parce que je sens se désagréger les promesses.
Peut-être parce que j'aime tellement me et vous perdre dans mes déambulations.
Peut-être parce que, au fond, c'est aussi tout ça qui me porte.
Peut-être parce que j'abuse.
Oui.
Peut-être.
Dessin inspiré par une jolie photo de voeux que m'a envoyée Miss Suprbo.
Miettes de tissu Miss Dejolilou. Toujours.
8 commentaires:
Joli Papillonnage,
les mots, les émotions, les silences... Tout ça me parle.
♥ Sonia, petite fée des boîtes aux lettres.
En te lisant petit papillon, je me disais qu'un jour, j'espère qu'on se rencontrera pour de vrai. :-)
Je t'embrasse.
Peut-être. Ou pas.
Les possibles effleurés, les expectatives tout en possible, les caresses à marées (haute-je plonge, basse-je me retire).
:-)
J'aime bien me perdre en silence dans tes déambulations.
C'est incroyable cette sensation de vivre à travers toi. Non, non ne t'efface pas, surtout pas. J'ai l'impression que mes pensées parcourent 300 km à chaque billet !
... parcourent 800km ;)
Je ne sais pas vraiment quoi dire. Parce que je suis émue, très émue. Pourtant j'aimerais tant te dire.. la sensibilité qu'il y a ici, partout. Et puis.
Je viens de découvrir ce site sur signalation d'una amie... je suis enchantée, littéralement! compliments, je reviendrai souvent vagabonder par ici!
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