Pour ceux qui suivent, je poursuis l'histoire du papillon noir qui m'attendait sur le rideau blanc.
Maïa a attrapé le papillon
Maïa a blessé le papillon
Maïa s'est amusé avec le papillon blessé
Maïa a mangé le papillon
Maïa a mangé le papillon noir qui m'attendait sur le rideau blanc.
Le papillon n'a pas crié. Le papillon s'est laissé faire. Presque.
Les papillons ne crient pas
Les papillons ne disent rien
Les papillons se laissent manger
Les papillons.
*
Pour ceux qui suivent, encore, la suite des cartes postales :
Carte postale n°4 :
"Je ne fais pas toutes les photos que je vois. Je fais très peu de photos. Je vois toujours beaucoup de photos que je voudrais faire. Je pense toujours à beaucoup de choses que je voudrais écrire.
Le 10 août, je reçois ce message : "Je pars pour une quinzaine, sans Internet ou si peu, je vous embrasse... pour quinze jours." Cela me fait plaisir. Puis je me dis que je ne suis sûrement pas la seule à l'avoir reçu."
Carte postale n°5 :
"J'aime traverser les villages et regarder les maisons aux volets fermés. J'aime le silence de leur abandon. J'aime les couleurs délavées des volets. Les écailles de la peinture. Les crépis vieillis. Leur solitude. Les possibilités de l'imagination. J'aime penser à la pénombre des pièces. Au grincement des volets si on les ouvrait."
Carte postale n°6 :
"Je passe en voiture par la rue principale de la petite ville. Je vois un jeune garçon assis sur une chaise orange sur le trottoir étroit, devant une fenêtre ouverte. Il a un petit enfant sur les genoux. Je trouve cette image très belle. Je regrette la photo que je ne peux pas faire. Le lendemain, quand je repasse, la chaise orange est toujours là, devant la fenêtre. Je m'arrête plus loin et je reviens faire la photo. (Un homme apparaît à la fenêtre et me regarde. Je pars vite.) Le surlendemain, quand je repasse, la chaise orange est toujours sur le trottoir. Les volets sont fermés. Je m'arrête et je reviens faire la photo. Le jour suivant, la chaise orange a disparu. La fenêtre est ouverte. Je ne fais pas de photo."
La chaise orange est là.
*
Et puis, bonjour Tristesse, je savais que tu ne me lâcherais pas longtemps.
5 commentaires:
Le papillon et ses pépites, de l'orange ... ou du gris (souris !)!
merci pour ce cinq reçu et apprécié à sa juste valeur ! j'avoue que les recevoir toutes m'aurait comblée :)
bise
ps: viens quand tu veux diluer Tristesse dans un thé et regarder mes volets à la peinture écaillée !
Moi. J imagine.
Les mots que tu ecrirais sur la carte postale que je recevrais. Ils auraient l air d une chanson et le rytme doux de nos mélancolie parfois partagées.
Dans ma tête il y a des tas d albums de mes photos pas faites.
La chaise aux z anges...
Ces petits z enfants....
On imagine..on rêve....on invente
J'aime beaucoup aimé ma carte merci, merci !
C'est drôle j'avais imaginé la scène différemment ^^
(mur de pierres apparentes et chaise orange abricot)
C'est une très belle idée ces textes !
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