25/11/2014
*Ignorer*
Je ne sais pas pourquoi ce bijou s'appelle Nénuphar
Ni pourquoi je le trouve beau
Encore moins pourquoi j'ai immédiatement eu envie de le dessiner en le voyant
Je ne sais pas pourquoi je lui ai dit, oui je sens que ça va mieux
Avec le sourire
Petit
Qui s'étire
Ni pourquoi le soir même le malaise
Encore moins pourquoi toujours les vagues
Qui reviennent
Je ne sais pas pourquoi souvent je n'ai pas envie de raconter
Ni pourquoi je dis de moins en moins
Encore moins pourquoi si je décide d'essayer, je ressens aussitôt la sensation de patauger
Je ne sais pas pourquoi je comprends peu à peu que tout se passe entre parenthèses
Je ne sais pas pourquoi cette petite phrase tourne dans ma tête depuis plus d'une semaine :
"J'ai décidé de m'enfuir en vélo, et c'est en prenant la petite rue sur la droite que j'ai perdu les pédales."
Il faut que je trouve un petit texte pour la placer.
J'aime bien tout ce qu'elle permet d'imaginer.
Je ne sais pas pourquoi Yeah Yeah Girl a décidé d'organiser un petit concours sur son blog, mais je sais que vous pouvez gagner un calendrier Marque-page, un calendrier Accordéon et un coloriage de l'Avent si vous allez jouer.
Je sais aussi qu'Emilie Yeah Yeah est une fille adorable et que... Non. Rien. Je lui dirai à l'oreille.
18/11/2014
*S'exposer*
Depuis quelques mois, Julie et moi entretenons une correspondance.
Julie va exposer nos lettres les samedi 29 et dimanche 30 novembre dans son atelier.
L'occasion aussi de faire une petite vente de dessins, de calendriers, de petites cartes, de céramiques, de sourires aussi...
13/11/2014
*S'ensoleiller*
"Il y a un peu de soleil. J'aurais bien lu un bout de soleil vu par vous !"
Sourire.
C'est tentant il me tente il m'incite il m'invite à écrire.
Je descends plus vite le boulevard. Tic tic tic tic tic, je lui réponds, tic tic tic tic tic, mes talons, tic tic tic tic, oui, je cours vous écrire.
Je pense, sous le soleil exactement, d'abord. Je pense, non, le soleil n'est pas exactement au-dessus de moi, là. Il décline déjà. Tic tic tic tic tic, je ne serai pas à temps à mon bureau. Tic tic tic tic, il doit m'inspirer maintenant le soleil car, quand je serai arrivée, je le sais, il n'y sera plus.
Et.
J'y suis. A mon bureau. J'y suis et il a tourné. Il s'est caché, je le savais, derrière l'immeuble, le soleil. Il éclaire à peine encore les plus hautes feuilles de mon petit saule. Alors. Ecrire sur le soleil quand il ne me caresse plus la nuque quand il ne me chauffe plus les chevilles quand il n'éclaire plus le mur quand il ne rayonne plus dans mon dos, ce serait l'improviser. Improviser le soleil pour vous.
Non.
Il sentirait la pacotille.
Il reste, sur mon balcon, l'ombre et le vent qui malmène les roses fanées.
Je sens que ça tourne, là, mon écriture, que ça tourne à la mélancolie toujours.
Je me souviens que, dans le bus, tout à l'heure, le soleil éclairait mon visage et que j'ai dû fermer les yeux. Je crois que j'ai dormi un peu. Il me veillait. Il était sur le trottoir aussi quand je suis sortie de la galerie et que j'ai trouvé mes chaussures ridicules.
Je me demande pourquoi toujours cette sensation de ridicule.
J'ai à peine écrit sur le soleil et voilà que la nuit tombe.
J'ai à peine écrit sur le soleil, la nuit tombe et je sens qu'elle m'invite elle aussi.
Je vais changer de chaussures.
Et.
J'enjamberai la Seine d'abord
J'envisagerai un virage ensuite
Et quand la rue sera sombre
Mon sourire et moi
Nous frôlerons l'anthracite
06/11/2014
*Livrer*
J'ai acheté deux livres en passant. Le premier commence par cette phrase : " Ce que je fais ici, c'est rester sur cette tombe, B5 touchée coulée." Je venais de traverser le cimetière, ça tombait bien. Je venais de traverser le cimetière encore. Je venais de traverser avec plaisir le cimetière encore, le cimetière éclairé par le soleil d'automne. Les pieds dans les feuilles mortes. La tête au creux des tombes. Les chrysanthèmes. Le doré des lichens. La pierre. Le silence. L'abandon.
Le deuxième livre commence par cette phrase : "Ça compte malgré tout, même si cela s'est passé alors qu'il était inconscient." Pas de coïncidence pour celui-là. Ou alors, oui, ça compte malgré tout. Malgré tout, oui, ça compte de plus en plus.
J'ai continué à marcher, je déambule toujours un peu avant de rentrer. Lou Doillon prenait un verre en terrasse avec deux hommes. Elle avait une queue de cheval. Je marchais seule. Je n'avais pas attaché mes cheveux.
En arrivant, un petit livre m'attendait dans ma boîte aux lettres. Il commence par cette phrase : "On imagine toujours que le poète est un être pacifique doux et un peu simplet.../..." (Je triche car il n'y a pas de point et ça continue sans point sur toute la longueur du texte.) J'ai aimé recevoir ce livre. J'ai inévitablement pensé à celui que j'aurais dû recevoir un jour et que je n'ai jamais reçu. J'ai aimé découvrir ce tout petit livre dans l'enveloppe. J'ai aimé lire les premières pages. Je vais le terminer ce soir.
Après j'ai coupé des légumes dans la poêle et je me suis encore demandé ce que j'allais devenir.
Publicité :
Un coloriage de l'Avent est disponible dans le magasin.
Et puis, je me demande si Mirabelle va trouver de quels livres il s'agit dans cette petite histoire...
Et puis, merci pour vos mots gentils, je regrette de ne pas ou plus avoir vos mails pour vous répondre.
03/11/2014
*Jeter*
Alors j'ai ouvert la fenêtre. Une bourrasque s'est engouffrée dans la pièce. Mes papiers se sont envolés, j'étais tout ébouriffée.
J'ai ressenti l'invitation.
De mon placard, j'ai tout sorti. J'ai balancé dans le ciel la robe grise la robe noire la jupe taupe les collants verts le pull kaki le gilet rose la chemise blanche les bas zibeline le manteau bleu la veste grise l'écharpe beige le sweat d'hiver les ballerines jaunes la marinière le caraco la robe fourreau le jean usé le corsage offert les culottes les nuisettes le chandail en mohair le pantalon ivoire les chaussettes rayées le foulard en soie le sac les bretelles...
J'ai envoyé balader les manuscrits les lamentations les carnets noirs les bouts de rien les souvenirs usés les bocaux vides les bocaux pleins les chaises écaillées un vieux tableau le tuyau d'arrosage les patins à roulettes les draps fleuris les draps unis les oreillers percés les édredons éventrées les plumes les couettes les couleurs délavées les livres cornés...
J'ai empoigné les assiettes, elles ont volé, j'ai jeté jeté balancé les vieilles rengaines crié par la fenêtre ouverte et j'ai regardé mes guenilles mes vieilleries mes valises se dandiner dans l'air s'accrocher aux branches aux nuages s'écraser sur le trottoir...
Me voilà nue et muette debout sur le parquet.
J'attends le renouveau. Je voudrais qu'il soit léger.
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