"Il y a un peu de soleil. J'aurais bien lu un bout de soleil vu par vous !"
Sourire.
C'est tentant il me tente il m'incite il m'invite à écrire.
Je descends plus vite le boulevard. Tic tic tic tic tic, je lui réponds, tic tic tic tic tic, mes talons, tic tic tic tic, oui, je cours vous écrire.
Je pense, sous le soleil exactement, d'abord. Je pense, non, le soleil n'est pas exactement au-dessus de moi, là. Il décline déjà. Tic tic tic tic tic, je ne serai pas à temps à mon bureau. Tic tic tic tic, il doit m'inspirer maintenant le soleil car, quand je serai arrivée, je le sais, il n'y sera plus.
Et.
J'y suis. A mon bureau. J'y suis et il a tourné. Il s'est caché, je le savais, derrière l'immeuble, le soleil. Il éclaire à peine encore les plus hautes feuilles de mon petit saule. Alors. Ecrire sur le soleil quand il ne me caresse plus la nuque quand il ne me chauffe plus les chevilles quand il n'éclaire plus le mur quand il ne rayonne plus dans mon dos, ce serait l'improviser. Improviser le soleil pour vous.
Non.
Il sentirait la pacotille.
Il reste, sur mon balcon, l'ombre et le vent qui malmène les roses fanées.
Je sens que ça tourne, là, mon écriture, que ça tourne à la mélancolie toujours.
Je me souviens que, dans le bus, tout à l'heure, le soleil éclairait mon visage et que j'ai dû fermer les yeux. Je crois que j'ai dormi un peu. Il me veillait. Il était sur le trottoir aussi quand je suis sortie de la galerie et que j'ai trouvé mes chaussures ridicules.
Je me demande pourquoi toujours cette sensation de ridicule.
J'ai à peine écrit sur le soleil et voilà que la nuit tombe.
J'ai à peine écrit sur le soleil, la nuit tombe et je sens qu'elle m'invite elle aussi.
Je vais changer de chaussures.
Et.
J'enjamberai la Seine d'abord
J'envisagerai un virage ensuite
Et quand la rue sera sombre
Mon sourire et moi
Nous frôlerons l'anthracite
2 commentaires:
C'est beau.
je prend tes impressions de soleils pour en parler à la lune et tu me racontes ?
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