Je n'ai pas enlevé les traces de mains sur les vitres
Je ne lui ai pas fait de cake au citron
Je ne lui ai pas proposé de kiwi de pommes ni de noisettes
Je n'ai pas fini ma tasse, le café n'était pas bon
Je ne lui ai pas préparé de salade improvisée
Je ne lui ai pas resservi de thé
Je ne lui ai pas fait visiter ma maison à l'abandon
Je ne lui ai pas fait de cadeau
Je ne sais pas
Je ne sais plus faire tout ça
Je suis restée assise
La nappe était à carreaux
Je l'ai écoutée me parler de son futur palais
Nous avons mélangé nos doutes nos faiblesses évoqué notre projet insensé
Cette rencontre est si riche
Je suis allée deux fois au théâtre en trois jours
La dernière phrase de chacune des pièces a résonné longtemps après
J'ai répété longtemps après au rythme de mes pas la dernière phrase de chacune des pièces
Puis
J'ai pensé à ce jardin
A cet endroit particulier
J'aurais voulu être en été pour m'accouder à la table de marbre entre les graminées
J'aurais voulu entendre mes pieds avancer dans les graviers
J'aurais voulu la robe en soie et les bras nus dans la pénombre
C'est l'hiver encore
Il reste cette petite forêt silencieuse
Il reste les branches des arbres nus qui se dessinent sur le ciel bleu profond de la nuit
3 commentaires:
c'est très beau - parfois, j'ai l'impression de me répéter, ou de ne pas avoir suffisamment de mots pour dire. Alors, voilà : c'est très beau. et je ne saurais dire pourquoi, mais ce texte me touche particulièrement, me touche, là.
Le métro aérien survole Paris, il est passé vers chez vous. Quel étage? Quel balcon? Quelles lumières?
Mes pensées sont allées vers vous....
A travers tes mots, tu nous offres de calquer des petits bouts de nos propres histoires, merci !
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