22/12/2015

*Offrir*




Quand j'étais très petite, à un Noël, j'avais commandé une poupée bébé garçon.
Le matin, au pied du sapin, il y avait un sacré déballage. Je n'attendais qu'elle, ma poupée.
Nous étions chez ma grand-mère, je me souviens d'un fouilli de cadeaux, de bras, de rires, de papiers, de cris, de grandes personnes autour de la table immense.
Au bout d'un moment, quand tout s'est calmé, je n'avais toujours pas ma poupée.
Grande inquiétude. Echange de regards.
J'ai vu mon père disparaître, j'ai compris qu'il prenait la voiture. Un long moment après, il est revenu, un peu essoufflé, avec un gros cadeau pour moi. Et là, il a dit :
- Le père-Noël l'avait laissé tomber dans le grenier !

Cette année, je m'étais commandée toute seule un joli sac. Et cette fois, c'est le facteur qui n'a pas assuré. Il a dû se tromper de boîte aux lettres. Ou alors, il a pédalé si vite que tout son courrier s'est éparpillé derrière lui ! Bref. Mon sac n'est jamais arrivé.

L'année prochaine, je commanderai de la neige pour Noël. On verra bien.
En attendant, je vous remercie pour vos mots doux et vous souhaite une fin d'année tranquille, dans de beaux bras...

(Pour vos commandes, il n'y aura pas d'expédition entre le 23 et le 4 janvier, mais les frais de port sont offerts avec le code CADEAU jusqu'au 31.)


16/12/2015

*Anniser*




Au moment de quitter son désordre, je remarque un livre au-dessus d'une des nombreuses piles sur la table.
Je le prends. C'est un livre d'Annie Ernaux. Je m'aperçois que je ne l'ai pas lu.
Je le glisse dans mon sac.
Il est très noir, celui-là, j'entends.
C'est très bien s'il est très noir, je réponds.

Dans le métro, je lis la préface.
Mes pensées s'en vont instantanément vers ma grand-mère. Je lève la tête. Je me mets à observer et décrire mentalement le visage de la dame assise en face de moi. Elle ferme les yeux. Sa bouche est le début d'un sourire. Ses lèvres sont entourées d'une multitude de ridules. J'imagine que sous le reste du rose de leur rouge, elles gardent le souvenir de nombreux baisers. Son visage est très paisible, sa tête à peine dodeline. Ses cheveux colorés ondulent en légères vagues immobiles. Elle n'a presque plus de sourcils mais un trait de crayon très doux en souligne le tracé. Ses cils sont extrêmement courts. Elle a posé une légère ombre sur ses paupières.
Je me demande jusqu'à quand j'aurai la force de rester coquette.

Dehors, il pleut, la nuit est tombée, les trottoirs luisent et brillent des lumières de la nuit. Les phares rouges des voitures font la queue leu leu.
Je descends le boulevard. J'ai un sac sur l'épaule rempli d'accordéons. J'ai un grand sac en papier dans une main rempli de légumes. J'ai un autre sac en papier dans l'autre main rempli de fruits. Je cherche avec quelle main porter mon parapluie. C'est presque acrobatique.
Mes pensées sont dans la lecture d'Annie.
Et puis dans cette image si heureuse de ma grand-mère, un après-midi d'été sous le prunus, alors qu'elle tient dans ses bras son premier arrière petit-fils.

Je suis presque arrivée en bas du boulevard, je ne sens pas la douleur de mes bras, je n'entends pas non plus le craquement, mais soudain je vois des dizaines d'oranges de clémentines de pommes et de poires s'éparpiller sur le noir luisant du trottoir tout autour de moi.
Mes pas mes pensées s'arrêtent, la pluie continue de tomber, il y a, pendu à ma main, le reste du sac en papier.





09/12/2015

*Chalouper*


























J'ai traversé le pont le matin
J'ai traversé le pont dans l'autre sens le soir
J'ai traversé le pont le matin j'ai compté les mouettes folles et gaies tourbillonnant sur le ciel clair
J'ai traversé le pont le soir j'ai compté les reflets colorés dans le noir du fleuve muet
J'ai traversé le pont le matin avec la chanson
J'ai traversé le pont le soir avec la même chanson
J'ai traversé le pont j'ai chanté la chanson j'ai accompagné la voix j'ai fredonné les mots
Je ne sais pas
Je ne sais pas si la chanson m'allégeait ou m'enfonçait davantage
Je ne sais pas si je l'aimais, la chanson, si je la comprenais
Mais la chanson me portait me poussait me soulevait m'enveloppait me traversait me terrassait me bousculait
La chanson chaloupait faisait chalouper mes sensations chaloupait mes sentiments faisait chalouper mon corps chaloupait mes pas faisait chalouper mon coeur chaloupait le bas de ma jupe faisait chalouper mes pensées chaloupait les lampadaires chaloupait la lumière faisait chalouper mes paupières chaloupait le pont chaloupait chaloupait, la chanson, allait jusqu'à faire chalouper l'horizon


Et la petite vente de Noël chez Maison Bastille, c'est dimanche !


03/12/2015

*Recycler*





































Je recycle cet ancien papillonnage, il me va encore très bien....
Je recycle car je suis très occupée à préparer vos commandes et le Little Klin d'oeil de ce week-end.
J'espère que vous viendrez nous voir...

Il y a eu aussi un faire-part pour Isaac et un faire-part pour BruneMais ça,  je vous l'avais déjà dit sur Instagram !