11/05/2017
*Caresser*
Je me souviens de son cri de détresse dans le blanc, de son cri les yeux fermés dans sa douleur, de son cri crevant le silence, de son cri de son petit visage adorable, de son cri quand il a surgi soudain au-dessus de moi au milieu de nous, de son cri quand il a surgi de moi, mon petit mon tout petit visage. Et l'émotion qui renverse toute la réalité. Fragile déjà. Recroquevillée.
Les séparations sont douloureuses toujours. Il faut nous coller l'un à l'autre. Nos peaux s'impriment s'embrassent se réchauffent se répondent se reconnaissent se connaissent s'apprivoisent se mangent se lient se pressent se rassurent se posent s'aiment se subliment se murmurent. Nos peaux se murmurent tout entières et je caresse le silence bouleversé.
Aujourd'hui nous sommes 18 ans plus loin.
Je caresse le silence toujours, je l'habite, je caresse les pétales nouveaux les feuilles tendres je caresse de mes pieds nus le bois chaud de soleil je caresse les joues je caresse les ventres je caresse l'image de ce jour prochain je le rêve mais ne l'imagine, je l'invente à peine je m'y dirige seulement.
Et je cherche, sans trouver, mon nom dans les livres.
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2 commentaires:
Magnifique.. mon fils a eu 23 ans hier, et je lui ai raconté sa naissance . Mais vos mots sont bien plus jolis.. merci ...
Quel beau texte émouvant !
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