Je commence un nouveau livre dans le métro. A la lecture des premières pages, j'ai déjà envie d'écrire. Je pense à Mirabelle qui écrit sa vie dans les livres des autres. Je cherche un crayon dans mon sac. J'ai envie d'écrire deux choses sur le bas de cette page. Je ne trouve pas mon crayon. J'ai peur de perdre mon idée. Pour la retenir, je la répète en pensée en regardant autour de moi. Mon attention se fixe sur le talon de mon voisin, il est sorti de sa chaussure. Le beau talon nu d'un homme noir. Mon idée se suspend, se perd. J'ai toujours envie d'écrire quand cela m'est impossible.
L'après-midi se joue. Se rejoue. Se rerejoue.
Tu entends le froissement de la jupe qui se répète dans l'ombre ?
C'était un beau mouvement, il aurait été trop bête de le laisser s'évaporer, de ne le laisser devenir qu'un souvenir, une image insaisissable.
La gaité en résulte juste avant que la nuit se mette à bourdonner. Je guette les miettes de lumière au travers de mes paupières. Mon rêve est déchiqueté sur l'oreiller. Je voudrais m'en extraire.
Les éclats de mon rire me laissent quelques éraflures.
Je titube de paradoxes.
Je pense, je me fourvoie. Ce n'est pas joli. Mieux vaut s'égarer.
Je reprends la lecture du même livre sur la même ligne à la ligne suivante deux jours après.
Dès que j'aurai trouvé mon nom, j'écrirai limpide.
Je trouve toujours une raison pour reporter au lendemain.
1 commentaire:
Comme toujours c'est si joli, quelle merveilleuse façon de nous parler de l'écriture, la création, la distraction - tu parles avec tellement de tendresse des rêveuses, des lunaires, des distraites.....
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