La gaité est revenue au détour d'un bassin gelé où déprimaient des mouettes.
Je dis, je voudrais essayer cette jupe, elle me répond, vous savez qu'elle est très transparente ? (Ce n'est pas votre problème, je pense.)
Le magasin est vide, il n'y a que moi dans la cabine, j'ai presque la même déjà, je n'ai cependant absolument pas envie d'être raisonnable.
La jupe éclaire l'intérieur de mon sac, à la caisse je prends cette petite chose offerte au fond du bocal. J'ose. Je souris.
J'effleure ma folie.
"Le vrai charme des gens, c'est le côté où ils perdent un peu les pédales, c'est le côté où ils ne savent plus où ils en sont. Ça ne veut pas dire qu'ils s'écroulent, au contraire, c'est des gens qui ne s'écroulent pas mais si tu ne saisis pas la petite racine, le petit grain de la folie chez quelqu'un, tu ne peux pas l'aimer.
On est tous un peu déments.
.../... je suis bien content que le point de démence de quelqu'un, ce soit l'essence de son charme même."*
Laissez-moi donc être folle.
Je me suspends aux mains tendues et me glisse dans les jours comme dans les pages d'un roman.
Gambader le nez au vent, sans prendre garde au précipice.
Je compte sur ma jupe parachute pour adoucir la chute.
Je m'en remets à la Seine et au petit rosier rabougri par le froid. J'ai taillé ses branches nues. Il sera celui qui me couvrira de roses au printemps.
Voilà.
Je suis prête.
Je file à la mer.
*
Allez visiter le magasin, il y a quelques nouvelles cartes ! Les expéditions sont suspendues jusqu'au 11 mars.
Et n'oubliez pas que je suis ici, puisque le blog est en peu en jachère.
*Extrait entendu dans l'émission de Marie Richeux sur France Culture - Par les temps qui courent - 19/02/2018